Bâtiments concernés | Date d'application |
Pour les logements* situés en zone ANRU, Bureaux, bâtiments d’enseignement et établissements d’accueil de la petite enfance. | 28 Octobre 2011 |
Pour les bâtiments à usage d’habitation hors zone ANRU | 01 Janvier 2013 |
bâtiments universitaires d'enseignement et de recherche, hôtels, restaurants, commerces, gymnases et salles de sport y compris les vestiaires, établissements de santé, établissements d'hébergement pour personnes âgées et établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, aérogares, tribunaux et palais de justice et bâtiments à usage industriel et artisanal. | 01 Janvier 2013 |
Autres bâtiments |
hors champ d'application actuel (RT2005 ou hors RT) |
La réglementation actuelle fonctionne principalement avec un
système de références,
le bâtiment est calculé en même temps qu'un bâtiment de forme
strictement identique mais équipé de "matériels et matériaux de
référence".
La différence de résultat entre ces deux
bâtiments définit la performance du projet avec des valeurs d'écart en
pourcentage. Par exemple dans le cadre du label THPE, le projet se
devait d'être 20 % plus performant que la référence - parfois un
bâtiment classé THPE était équivalent à la performance d'un bâtiment
BBC, alors que d'autres bâtiments classés THPE était 50 % moins
performant que le BBC (Toutefois des gardes fous limitaient la valeur
maximum admissible).
Concrétement, actuellement un bâtiment
disposant d'une forme trés pénalisante est (presque) jugé d'égal
à égal avec un bâtiment plus compacte qui de par sa nature est moins
consommateur en énergie au m².
Ce système de référence
disparait dans la RT2012, un bâtiment pénalisé par sa forme
architecturale, entrainera donc automatiquement un investissement
financier supérieur en terme de matériel et matériaux pour obtenir le
même résultat qu'un bâtiment compact. Cette mesure correspond à ce que
l'on constate actuellement avec le label BBC, qui ne prend pas en
compte de fonctionnement par référence, mais fixe une valeur limite de
Cep à 50 kWhep/m²shon/an.
Un nouveau coefficient apparaît dans la réglementation, il s'agit du
coefficient Bbio. On peut considérer que ce coefficient vient remplacer
l'ancien Ubât qui caractérisait principalement la performance thermique
de l'enveloppe, dont l'impact était assez limité sur les calculs (rares
sont les cas ou le Ubât n'était pas conforme).
L'objectif de ce coefficient qui est calculé sans prendre en comptes
les matériels techniques (chauffage...), est de promouvoir la
conception "bio-climatique des bâtiments", il agira comme un indicateur
prennant en compte la qualité de la conception telle que :
- Performance de l'isolation
- Compacité de la structure
- Les surfaces vitrées et leurs orientations (avec un minimum à 16,66 %
de surface vitrée/SHON) dont l'impact est particulièrement important
aussi bien dans la prise en compte des apports gratuits que dans la
diminution des besoins d'éclairage artificiel
Les premiers essais réalisés par nos soins, montrent que des bâtiments
ayant obtenu la labelisation BBC principalement grâce à des systèmes de
chauffage, ventilation, ECS... particulièrement performants couplés à
un recours à des énergies renouvelables, mais avec un traitement
"moyen" de l'enveloppe du bâtiment, ne seront pas forcèment conforme à
la RT2012 du fait de l'apparation de ce coefficient Bbio.
L'exigence sera variable en fonction des régions, il sera interdit de
dépasser la valeur de Bbiomax qui est calculée en fonction de la zone
climatique, de l'altitude et du classement des locaux.
Notre Conseil : faire intervenir le bureau d'étude thermique, dès la
phase esquisses pour vérifier la conformité du Bbio, car aprés le dépôt
de PC, il sera par exemple bien plus difficile de proposer une
augmentation des surfaces des baies.
Les gardes fous sont des valeurs de performances par matériels et
matériaux à ne pas dépasser et ce même si les résultats globaux du
bâtiments sont conformes à la réglementation, l'objectif étant bien sûr
de limiter le recours à une paroi extrèmement performante pour
compenser une paroi trop peu performante.
Un des gardes fous les plus marquants de la RT2005 est celui fixant une
limite sur les ponts thermiques, qui a conduit une grande majorité des
bâtiments en secteur résidentiel à être équipés d'un traitement
"minimum" des ponts thermiques (une planelle étant souvent suffisante
dans le cas d'une isolation par l'intérieur).
Ces gardes fous sont simplifiés dans la nouvelle réglementation, la
performance globale visée étant supérieure, un bâtiment ne saura pas
par nature être fortement défavorisé par exemple sur une paroi
importante du projet.
Cependant certains gardes fou sont conservés tels que les facteurs
solaires des menuiseries des baies pour les locaux à sommeil en
fonction de la zone de bruit, par ailleurs d'autres gardes fou plus
généraux font leur apparition tels qu'une valeur de psi "globale" (psi
étant les déperditions d'un pont thermique en w/m/°c) qui caractérise
la valeur moyenne obtenue sur la totalité des ponts thermiques d'un
bâtiment.
Pour ce nouveau garde fou sur les ponts thermiques, l'impact sur nos
premiers tests de calcul est assez évocateur : pas de conformité en
isolation intérieure avec un simple traitement par planelle, il faudra
recourir à des compléments de traitement pour les ponts thermiques
représentant les linéaires les plus importants (isolation sous chape,
rupteurs...) ou privilégier les isolations par l'extérieur ou encore
les murs à maçonnerie isolante (béton cellulaire de 30 cm couplé à un
isolant par exemple).
La RT2012 fonctionnera comme l'actuel label BBC, c'est à dire avec un
niveau de consommation énergétique maximum (appellé coefficient C-max),
exprimé en kWhep/m²shon/an.
L'objectif est d'ailleurs proche de ce label (50 kWhep/m²shon/an
pondéré à la hausse ou à la baisse, selon les régions, l'altitude, les
émissions de gaz à effet de serre, la surface moyenne des logements).
Par ailleurs la nouvelle réglementation emprunte aussi au label BBC sa
démarche de maîtrise des infiltrations, avec des valeurs de
perméabilité à respecter qui seront vérifiées par des tests
d'infiltrométrie (type Blower Door).
La mise en place de la réglementation thermique s'acompagne d'autres
mesures diverses telles que :
- Maîtrise de l'énergie : mise en place de systèmes de suivi des
consommations
- Obligation pour tout logements individuels de recourir à une énergie
renouvelable
- Meilleure maîtrise des températures d'été
- Attestation à faire par le maître d'ouvrage au dépot du PC, attestant
que l'étude de faisabilité d'approvisionnement en énergies a été
réalisée et que la réglementation thermique est prise en compte
Enfin la mesure intéressante est l'adoption d'un moteur de calcul
fonctionnant au pas de temps horaire, issu de la Simulation Thermique
Dynamique, les calculs seront donc plus fins et les résultats de
consommation énergétique seront visibles mois par mois et non plus
uniquement sur l'année.
Sur le sujet, les avis sont variables, des études menées sur des
logements individuels standard montrent des surcoûts variant entre 5 et
10 % en fonction des solutions retenues.
Actuellement on constate cependant qu'au niveau des labels BBC les
surcoûts sont de l'ordre de 8 à 15 %.
Une chose est sûre, l'effet "de grande diffusion" de matériel
performant engendré par la RT2012 atténuera rapidement les surcoûts et
on devrait effectivement constater des surcoûts de l'ordre de 5%
maximum après quelques mois d'application.
Cliquer ici pour voir la
synthèse de déroulement des projets sous RT2012